Bref historique de la paroisse
Juste un peu plus d’un demi-siècle passé, dans les années 1950, la petite colonie française éparpillée dans la ville de Kingston compte à peine une centaine de personnes originaires de l’Alberta, de la Saskatchewan, de l’Ontario, du Québec et de diverses régions de l’Acadie. La plupart ne se connaissent même pas. Ce noyau de fidèles catholiques n’a pas de lieu de rencontre fixe, ni pour des activités d’ordre social, ni pour la pratique du culte. Les réunions visant à fonder un cercle social dans le but de rassembler ces francophones ont lieu dans les domiciles privés d’une poignée de personnes qui se sont constituées en un comité organisateur, ou dans divers locaux qui sont loués pour l’occasion. Le Club Champlain prend ainsi naissance et devient tant un instrument rassembleur qu’un tremplin pour réclamer l’établissement d’une paroisse francophone à Kingston.
A la suite de démarches soutenues, l’archevêque de Kingston, Mgr Joseph Anthony O’Sullivan, donne son approbation, le 8 novembre 1953, pour que les fidèles francophones utilisent la chapelle catholique des jésuites au Collège Regiopolis, pouvant ainsi bénéficier des services de son aumônier, le Père Cormier, s.j. Au cours de cette période, des recherches actives sont entreprises afin de trouver un prêtre francophone résident pour desservir la communauté. L’abbé Henri Perron est le premier prêtre délégué à la communauté francophone de Kingston, par Mgr Maurice Baudoux, archevêque de Saint-Boniface.
En 1958, la communauté francophone, qui n’a pas encore pignon sur rue, est accueillie par les Sœurs de la Providence qui mettent leur chapelle à sa disposition et hébergent l’abbé Perron, lequel devient le premier curé de la Paroisse Saint-François d’Assise l’année suivante.
Le 2 septembre 1959, on apprend que l’archevêque Joseph Anthony O’Sullivan accepte finalement d’acheter un terrain sur la rue Frontenac pour la construction d’une église paroissiale. L’estimé du coût de construction de cette église paroissiale est établi à 60 000$ et l’ameublement à 40 000$, sans compter l’achat de l’orgue qui coûterait 30 000$.
La première pelletée de terre est levée en octobre 1959. Malheureusement, son affectation de deux ans terminée, le Père Perron ne verra pas le couronnement de l’œuvre qu’il avait amorcée. C’est son successeur le Père Jérôme Rozon, un prêtre franco-ontarien, qui prend charge de son achèvement. Ainsi, 12 mai 1961, la bénédiction solennelle par Mgr l’archevêque O’Sullivan inaugure officiellement l’église Saint-François d’Assise, couronnement de longues années d’efforts pour réunir sous un même toit la communauté francophone de Kingston.
Le Colonel Léopold Lamontagne, dans son livre Kingston : son héritage français, (ISBN 2-921463-09-1, Les Éditions L’Interligne, Vanier, ON, 1995), ouvrage primé Patrimoine ontarien, et dont les renseignements ci-dessus sont puisés, décrit ainsi en page 160, le complexe architectural :
« Les plans de l’église-presbytère-salle paroissiale sont confiés au gendre de M. André Bielier, Wilfred B. Sorensen, professeur d’architecture à l’Université Queen’s et membre de l’Alliance française de Kingston. Il a exploité à fond le terrain restreint en soulevant la salle paroissiale sur des arches romanes qui laissent pénétrer les fidèles à l’intérieur d’un préau où ils peuvent se rassembler en plein air à l’entrée ou à la sortie des cérémonies. Cet ensemble architectural très modeste donne l’idée d’un petit cloître du moyen âge en plein cœur de la ville. »
Depuis les tout débuts jusqu’à nos jours les prêtres suivants furent au service de la communauté Saint-François d’Assise :
Père Cormier, s.j., aumônier 1956-1958
Père Henri Perron, curé 1958-1960
Père Jérôme Rozon , curé 1960-1985
Père Jourdain Lebouthiller, curé 1985
Père Richard Whalen, curé 1985-1992
Père Richard Racine, curé 1992
Père Robin Gwynn, curé 1992-2002
Père Jean Laberge, curé 2002
Père Robert Masters, curé depuis 2003
La paroisse St-François d’Assise est l’unique paroisse francophone dans tout l’archidiocèse de Kingston, qui s’étend à l’ouest jusqu’aux frontières de Bellevile et, à l’est, jusqu’aux frontières de Cornwall. La paroisse compte maintenant quelque 140 familles. Chaque dimanche, après la messe dominicale, un café-rencontre à la salle paroissiale est une agréable occasion pour favoriser les échanges, renforcer les liens d’amitié, et accueillir visiteurs et nouveaux arrivants à la paroisse.